Résumé :
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Dans le grand dictionnaire des idées reçues, la globalisation a pour acception une interdépendance croissante dans le monde en général et la formation d'institutions globales. Or, montre Saskia Sassen, la globalisation implique deux dynamiques particulières. La première induit la formation d'institutions et de processus explicitement globaux, comme l'Organisation mondiale du commerce, les marchés financiers, le nouveau cosmopolitisme et les tribunaux internationaux pour les crimes contre l'humanité. Autant de formations nouvelles qui s'inscrivent néanmoins en partie à l'échelle nationale. La seconde dynamique, bien qu'elle soit elle aussi constitutive, œuvre à une échelle autre. Des réseaux interfrontaliers d'activistes s'engagent dans des luttes spécifiquement locales mais avec un objectif global, comme les organisations humanitaires et de protection de l'environnement. Dans un nombre croissant de pays, les États et leurs gouvernements, non pas victimes mais acteurs conscients de la globalisation, s'emploient à mettre en place les politiques monétaires et fiscales indispensables à la constitution de marchés financiers globaux, souvent sous la pression irrésistible du Fonds monétaire international, voire des États-Unis. Ou bien encore les tribunaux nationaux font usage désormais d'instruments juridiques internationaux – droits de l'homme, critères internationaux de protection de l'environnement et règlements de l'OMC – pour traiter de problèmes qu'ils auraient autrefois résolus avec des instruments juridiques de leur cru. (résumé de l'éditeur)
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