Résumé :
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Du dépassement de la société féodale jusqu'au traité de Versailles, la conception politique du territoire n'a cessé de se préciser. Support exclusif de l'autorité, il a doté la vie internationale de ses principes fondateurs en la concevant comme une réunion d'unité souveraines. Cette construction est désormais ébranlée, victime de la modernité, de la mobilisation accrue des individus, des progrès de la communication, du retour du particularisme et de l'ethnicisme. A mesure que la définition politique des peuples s'efface, l'affirmation des droits d'autodétermination suppose une remise en cause globale et désacralisée des territoires. La fin des médiations territoriales peut annoncer aussi l'avènement d'une mondialisation manquée et ne conduire directement ni à l'émancipation de l'individu ni à la construction d'une société mondiale. Atteindre ces deux objectifs suppose que la dimension universaliste dont était porteur le principe de territorialité soit réinvestie ailleurs, que le respe ct de l'autre devienne une valeur transnationale, à un moment où aucune institution n'a les moyens de l'imposer par la contrainte.
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